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Une approche de l’éthologie des mules

Dernière mise à jour : 3 mars




Petit résumé d'un document fourni par Amy McLean éthologue universitaire, professeur à l'Université de Californie Davis




INTRODUCTION


L'âne, premier équidé domestiqué il y a plus de 5000 ans, doit sa domestication à sa nature docile, malgré sa tendance naturelle à combattre plutôt qu'à fuir, contrairement aux chevaux et autres équidés. Les mulets (âne mâle croisé avec une jument) et les bardots (étalon croisé avec une ânesse) héritent les caractéristiques comportementales des deux espèces. Certains propriétaires préfèrent les mulets, d'autres les bardots, en fonction du travail et de l'environnement, mais aucune preuve ne montre qu'un hybride soit mieux adapté que l'autre pour le travail. L'importance historique des mulets et des ânes suscite des questions, notamment pour les mulets : "Comment un animal de bât peut-il être si difficile pour tant de gens, tout en étant un élément si crucial de la société?"




POINTS CLÉS


Les ânes et les mulets présentent un comportement distinct des chevaux, nécessitant davantage de patience dans leur entraînement et leur manipulation. Leur grande tolérance à la douleur rend difficile le diagnostic des maladies selon les normes équines habituelles. Leur comportement alimentaire, social et reproducteur est spécifique. Les mules peuvent présenter des comportements uniques, comme la difficulté à être attrapées ou la sensibilité des oreilles, nécessitant souvent des années pour être surmontés, voire ne jamais changer. Établir la confiance avec ces animaux peut prendre du temps. Leur comportement unique sensibilise à la demande de connaissances spécialisées en soins vétérinaires. Il est crucial de reconnaître que les ânes et les mulets se comportent différemment des chevaux, évitant ainsi les erreurs de généralisation. Travailler avec eux peut enseigner la patience et l'importance de reconnaître les moindres variations comportementales comme des signes de problèmes de santé potentiels. Les nouveaux propriétaires et praticiens gagnent à être conscients de ces différences et apprendre à les gérer plutôt qu'à les combattre.




COMPORTEMENT NORMAL : ANE, MULE, BARDOT


Quito

Les mules et les ânes sont des animaux d'habitude et réagissent mal aux changements dans leur routine quotidienne. Un changement dans l'horaire d'alimentation ou la présence de personnel inconnu peut perturber leur comportement Ces animaux développent des liens avec leurs soignants une fois la confiance établie. Les friandises, une voix calme et des contacts tactiles peuvent être utilisés comme renforcement positif.


En général, les ânes sont plus faciles à travailler que les mules, même s'ils n'ont pas été manipulés dès leur jeune âge. Les femmes et les enfants dans de nombreux pays en développement travaillent souvent avec des ânes, exploitant leur nature douce mais compromettant parfois leur bien-être. Les mules sont généralement plus difficiles à manipuler mais elles sont souvent soumises à des traitements plus durs.


Les interactions humaines avec les mules varient de très bonnes à très mauvaises. Ceux qui comprennent le comportement des mules les préfèrent souvent aux chevaux. Les mules manipulées correctement dès leur jeune âge sont plus tolérantes envers le personnel inconnu. Les préférences des propriétaires envers les mules et les ânes varient en fonction de leur utilisation, de leurs croyances et de leurs expériences. Différencier le comportement normal de l'anormal est essentiel pour fournir des soins professionnels à ces animaux, car leur nature stoïque peut masquer la douleur. Les mules et les ânes peuvent souffrir de coliques et de boiteries, bien que cela soit parfois mal compris. Le roulement est un comportement normal chez eux, mais sa fréquence et sa durée peuvent indiquer des problèmes de comportement ou de santé.





COMMENT APPROCHER LES MULES ET LES ANES


Les évaluations du comportement révèlent que les mules, en particulier, font davantage confiance à une personne familière qu'à une personne inconnue. Pour approcher une mule avec succès pour la première fois, il est recommandé de s'approcher de face vers son front plutôt que sur le côté. Les ânes sont généralement plus tolérants envers les étrangers et plus faciles à approcher que les mules ou les chevaux. Approcher l'âne d'abord de face, puis par le côté une fois qu'il a accepté la personne, semble être une stratégie efficace. Un âne ou une mule en bonne santé passera la plupart de son temps à brouter, se toiletter et éventuellement à prendre des bains de poussière. Tout changement dans ces comportements habituels, comme rester couché plus longtemps que d'habitude, arrêter de manger ou s'isoler des autres, sera surveillé de près.


- Interpréter le langage corporel, c'est-à-dire la présentation de la tête, des yeux, des narines, de l'encolure et du corps, ainsi qu'observer la queue et le déplacement du poids sur les membres postérieurs, est essentiel

- Les mules ont une capacité de raisonnement supérieure à celle des chevaux

- Elles préfèrent les espaces ouverts aux confinés

- Des propriétaires ont observé que leurs mules ont des acceptations variées quant à la taille de leur stalle à la différence des chevaux qui tolèrent les petits volumes

- Certains comportements des mules, comme l'esquive des oreilles ou le refus d'être attrapées, peuvent appeler une négociation plutôt qu'une correction




COMPORTEMENT SOCIAL


Violette

Les ânes et les mules sont des animaux sociaux qui aiment la compagnie de congénères. Elles développent des liens d'attachement solides. Certaines mules peuvent même devenir excessivement attachées à leur compagnon, ce qui rendra leur séparation ingérable.


Les mules ont tendance à se regrouper il n'est en troupeau homogène mais le cas échéant elles peuvent aussi en former avec des chevaux. En Californie, on observe quelques mules sauvages, un phénomène intéressant car elles sont rares, les ânes et les chevaux occupant généralement des aires distinctes.


Le jeu et la socialisation sont importants pour les ânes et les mules domestiques car ils établissent une hiérarchie sociale par le développement de stratégies de domination comme apprendre à combattre en mordant les zones-clés comme la gorge et les genoux. Chez les mulets, il n'est pas rare que le jeu dépasse ses limites et pousse au comportement de combat ; parfois, certains entiers peuvent devenir trop agressifs envers d'autres animaux et il est alors nécessaire de les castrer.


Il est communément admis que mules et mulets ont à être manipulés dès leur jeune âge pour faciliter leur dressage. Les ânes sont naturellement plus attirés par les ânesses que par les juments, mais la réceptivité de ces dernières en chaleur augmente avec la durée et la régularité de l'exposition aux ânes. Certaines juments peuvent refuser l'accouplement et nécessiter une sédation et une contention physique.


Les mules en chaleur peuvent se comporter comme leurs homologues juments et certains propriétaires choisissent de les faire ovariectomiser pour l'éviter, surtout chez celles utilisées en compétition. Les mulets sont généralement castrés pour réduire leur comportement agressif.



Source :

McLean, A. K., Navas González, F. J., & Canisso, I. F. (2019). Donkey and Mule Behavior. Veterinary Clinics of North America - Equine Practice, 35(3), 575-588. https://doi.org/10.1016/j.cveq.2019.08.010

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